Ben Kiernan
Le Monde Idée - illustration de presse
"Ben Kiernan, le Cambodge dans la peau."
L’historien australien a fondé le programme sur le génocide cambodgien en 1994. Depuis, grâce à une dotation exceptionnelle de l’Etat américain, il exhume les archives de ce pays afin que les massacres de masse perpétrés par les Khmers rouges, entre 1975 et 1979, soient reconnus comme génocide auprès de la justice internationale.
Extrait :
Les Khmers rouges n’ont pas fini de le hanter. Après leur avoir consacré quarante ans de recherches et une dizaine d’ouvrages, l’historien australien Ben Kiernan continue de porter le fer dans la plaie, inlassablement. « Pour moi, une question reste en suspens : quel regard les dirigeants khmers rouges portaient-ils sur la terre et l’environnement du Cambodge, et comment ont-ils transformé les Cambodgiens en travailleurs forcés pour modifier l’environnement et se concentrer sur une économie agricole ? »Cette interrogation fera l’objet d’un important chapitre dans son prochain ouvrage consacré à l’histoire environnementale du Cambodge de l’ère glaciaire à nos jours.
Il travaille également sur les violences au Cambodge au XIXe siècle. Fin 2017, il s’est rendu aux archives coloniales françaises d’Aix-en-Provence. Plongé dans les cartons contenant des textes rares du XIXe siècle en langue cambodgienne, ce khmérophone a fini par trouver la pépite : un écrit sur une feuille de riz, datant de 1884, annonçant une rébellion contre les Français qui avaient imposé leur protectorat en 1863.
©Copyright Sarah Nyangué